Et si votre banque vous appartenait ? Découvrez comment les banques coopératives mettent la gouvernance démocratique au cœur de leur modèle unique en France ! Avec 28,3 millions de sociétaires, 325 500 salariés et 19 000 agences à travers le pays, les banques coopératives sont loin d’être marginales en France. Elles pèsent même pour 60 % de l’activité banque de détail !
Pourtant, peu de personnes connaissent réellement le fonctionnement de ces institutions financières pas comme les autres. Dans cet article, nous allons vous expliquer tout ce que vous devez savoir sur le modèle de banque coopérative en France, ainsi que sur les avantages et les inconvénients de ce modèle.
Une banque coopérative, c’est quoi ? Définition
« Une banque qui appartient à ses clients, ça change tout« . Ce célèbre slogan du Crédit Mutuel est sûrement celui qui résume le mieux le modèle de banque coopérative.
Une banque coopérative, également appelée banque mutualiste, est en effet une banque dont les clients sont également des propriétaires. Ils détiennent le capital de la banque et ont un droit de vote égal pour les décisions importantes, quel que soit leur niveau de richesse ou d’influence.
Contrairement aux banques traditionnelles, dont les bénéfices vont souvent aux actionnaires privés, les bénéfices des banques coopératives sont répartis entre les clients-sociétaires et une partie est mise en réserve pour renforcer la banque et garantir sa pérennité.
Comment fonctionne une banque coopérative ?
Une banque coopérative et mutualiste est organisée sur plusieurs niveaux. Elle est généralement constituée d’une caisse nationale, qui peut être appelée « Caisse centrale » dans le cas du Crédit Mutuel ou « Organe central » dans le groupe BPCE, de caisses ou banques régionales et de caisses locales. Les caisses régionales ont une certaine autonomie et peuvent fixer des tarifs bancaires qui varient d’une région à l’autre.
Les banques coopératives fonctionnent comme des banques traditionnelles. Elles proposent des services bancaires tels que des comptes courants, des prêts, des assurances, des cartes bancaires, etc. Elles peuvent également proposer des produits d’épargne et de placement, tels que des livrets d’épargne, des assurances-vie ou des fonds communs de placement.
Les avantages d’une banque coopérative
Les banques coopératives offrent plusieurs avantages à leurs clients-sociétaires. Tout d’abord, les clients ont un droit de vote égal dans la prise de décision de la banque, ce qui leur permet d’avoir un certain contrôle sur son fonctionnement. Les banques coopératives ont ainsi une structure de gouvernance démocratique, qui leur permet d’être plus proches de leur clientèle et de répondre à leurs besoins.
De plus, les banques coopératives ont un modèle économique différent des banques traditionnelles. Contrairement à ces dernières, les banques coopératives n’ont pas pour but premier de maximiser les bénéfices pour les actionnaires privés, mais plutôt de fournir des services bancaires de qualité à leurs clients-sociétaires. Les bénéfices générés sont répartis entre les clients-sociétaires et une partie est mise en réserve pour renforcer la banque et garantir sa pérennité.
Les banques coopératives sont également souvent ancrées localement, ce qui leur permet de mieux comprendre les besoins de leur clientèle. Elles cherchent à favoriser l’économie locale en finançant des projets de proximité tels que les PME ou les associations. De plus, les banques coopératives sont souvent engagées dans des actions d’éducation financière pour leurs clients, afin de les aider à mieux gérer leur argent et à prendre des décisions éclairées.
Enfin, les banques coopératives sont plus stables et plus résistantes aux crises financières que les banques traditionnelles car elles ne subissent pas la pression des marchés financiers. Les banques coopératives sont ainsi souvent perçues comme des institutions financières plus responsables et plus éthiques que les banques traditionnelles.
Les inconvénients d’une banque coopérative
Les banques coopératives ont plusieurs inconvénients, dont le principal est lié à leur structure régionale. Concrètement, les banques coopératives sont des banques régionales ou locales de plein exercice, ce qui peut entraîner certaines limitations. Par exemple, certaines opérations bancaires ne sont pas possibles dans une agence en dehors de la région, et un déménagement en dehors de la région oblige à transférer son compte dans une nouvelle banque régionale du réseau, par exemple de la Banque Populaire du Sud vers la Banque Populaire du Grand Ouest.
De plus, les banques coopératives peuvent parfois manquer de compétitivité par rapport aux banques traditionnelles. Leur modèle économique est basé sur des principes de prudence et de solidarité, ce qui peut limiter leur capacité à offrir des produits financiers innovants ou des taux d’intérêt très compétitifs.
Enfin, leur structure de gouvernance démocratique peut parfois ralentir la prise de décision, ce qui peut rendre la banque moins réactive aux évolutions du marché. De plus, les banques coopératives ont souvent une taille plus modeste que les banques traditionnelles, avec des moyens plus limités pour faire face à de grosses évolutions technologiques par exemple.
Quelles sont les principales banques coopératives en France ?
En France, il existe plusieurs banques coopératives qui sont bien implantées et reconnues. Voici une liste non exhaustive des principales banques coopératives du pays :
La Banque Populaire
Fondée en 1878 à Angers par des entrepreneurs, la Banque Populaire s’est progressivement ouverte vers tous les segments de clientèle. Elle est aujourd’hui organisée en 12 banques régionales, qui ont une certaine autonomie, et 2 banques affinitaires à portée nationale : le Crédit Coopérative et la CASDEN. Avec la Caisse d’Epargne, elle forme depuis 2009 le groupe BPCE.
La Caisse d’Épargne
La Caisse d’Épargne, dont la première caisse a été créée en 1818, est une initiative privée visant à encourager l’épargne populaire. Elle compte aujourd’hui 15 Caisses d’Épargne régionales, qui exercent tous les métiers de la bancassurance. Depuis 2009, elle fait partie du groupe BPCE, qui est le deuxième groupe bancaire en France. Les Caisses d’Épargne, avec La Poste et le Crédit Mutuel, partageaient le monopole de la distribution du livret A jusqu’en 2009.
Le Crédit Agricole
Le Crédit agricole est une banque française proposant des services financiers à l’échelle internationale, avec le plus grand réseau de banques coopératives et mutualistes au monde, dont trente-neuf caisses régionales de Crédit agricole en France. Créée en 1885 en réponse à un manque de crédit agricole à long terme, la banque a été fondée sur le principe de mutualisation de risques et de la coopération locale. En 2022, le Crédit agricole est la dixième plus grande banque au monde en termes d’actifs, la deuxième française après BNP Paribas.
Le Crédit Mutuel
Le Crédit Mutuel trouve son origine dans un mouvement mutualiste initié par Frédéric-Guillaume Raiffeisen en 1847. La première caisse du Crédit Mutuel est fondée sur ce modèle en 1882 à La Wantzenau près de Strasbourg.
Aujourd’hui, le Crédit Mutuel est constitué de 2 100 caisses locales coopératives et mutualistes, regroupées en 18 fédérations régionales, elles-mêmes constituées en Confédération nationale. Le Crédit Mutuel est présent dans de nombreux domaines de la banque et de l’assurance, et s’appuie sur une forte relation de proximité avec ses clients.